Enregistrements réalisés avec les Orchestres Philharmonique et Symphonique de Vienne

C'est d'abord avec l'Orchestre Symphonique que Giulini a été lié assurant la direction artistique de 1973 à 1976. C'est aussi à cette époque que Giulini réalise ses premiers enregistrements pour la Deutsche Grammophon., le premier étant consacré aux deux Concertos de Liszt avec Lazar Berman. Ce sont d'ailleurs exclusivement (et curieusement !) des concertos pour piano que Giulini continuera à enregistrer  pour la firme de Hambourg avec Alexis Weissenberg et Arturo Benedetti-Michelangeli ( il faut absolument écouter le Concerto l' Empereur), réservant les enregistrements symphoniques à l'Orchestre Symphonique de Chicago. Le cas de la Symphonie n° 2 de Bruckner est isolé : il fut d'ailleurs effectué à l'origine sous licence EMI  à une époque (1974-1975) où Giulini abordait pour la première fois Bruckner à Boston ou à Chicago.
La relation avec l' Orchestre Philharmonique de Vienne remonte à l'enregistrement de Rigoletto  à une époque où Giulini avait abandonné toute relation avec une représentation scénique d'opéra. Ce fut d'ailleurs un point de fierté de la DG que d'être arrivé à réunir une équipe qui donne toute satisfaction au maestro et aux verdiens qui découvraient là une approche très cohérente et inspirée du mélodrame. A la tête de la prestigieuse phalange viennoise, Giulini donnera des Symphonies n° 7, 8 et 9 de Bruckner des versions exceptionnelles, encore plus abouties et mûries par rapport à celles réalisées en 1975-1976 à Chicago. De même, Giulini reviendra une dernière fois à une intégrale des Symphonies de Brahms dont on a pu discuter les tempi. Mais quelle hauteur de conception et quelle sonorité ! Complément attendu, Un Requiem allemand  nous ferait croire au mysticisme de Brahms : simplicité, humilité et profondeur à la fois donnent à la partition une dimension spirituelle à laquelle on n'était pas accoutumé. Tous ces enregistrements révèlent l'affinité entre le chef et ses musiciens. Voir les pages critiques pour chaque oeuvre.
 Le président de l'Orchestre Philharmonique de Vienne, Werner Resel, déclarait : "Nous avons besoin de grandes personnalités comme Giulini, dignes de notre respect. Elles font si cruellement défaut aujourd'hui."
Pour sa part, Giulini s'interrogeait : "Et puis, il y a ces musiciens : c'est une nourriture spirituelle, un don du caractère chaque fois transmis du père à son fils. C'est ce qui apporte ce petit quelque chose en plus à la musique. On peut faire partie des meilleurs, mais il existe encore un degré au-dessus. Comment parvenir à ce degré ? C'est un mystère. Les musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Vienne ont atteint ce degré."
On pourra consulter le site  http://www2.tokai.or.jp/s.fuji/  consacré à la discographie intégrale de la Philharmonie de Vienne mais il est pour partie... en japonais. Voir aussi le site de la Philharmonie avec une belle photo de Giulini http://www.wienerphilharmoniker.at/